Le Sri Lanka : Quelles opportunités et quels risques ?

Par Risk & Ops | 6 de septiembre de 2024 | Noticias

Le Sri Lanka a tenté de diversifier son économie au sortir de sa guerre civile en 2009. Grace à son positionnement stratégique, sur les routes commerciales entre l’Afrique, le Moyen Orient et l’Asie, le Sri Lanka a connu une croissance performante et a attiré quelques investissements étrangers. Mais le pays qui connait une croissance démographique forte, puisqu’il présente l’Indice de Développement Humain le plus élevé d’Asie du Sud, se remet difficilement de la pire crise économique qu’il ait connu en 2022. Nous vous proposons de faire un point sur l’actualité de ce pays, les opportunités qu’il peut présenter et les risques à prendre en compte.

Le Sri Lanka est une république dans laquelle le président a le rôle du Chef de l’état mais également celui du chef du gouvernement. Cela a valu par le passé de multiples accusations de dérives autoritaires. Le président actuel, Ranil Wickremesinghe, élu en 2022, en pleine crise politique a succédé à Gotabaya Rajapaksa. A son paroxysme, cette crise de 2022, avait vu le gouverneur de la Banque centrale du Sri Lanka déclarer le 12 avril 2022, le pays en défaut de paiement. Engendrant des pénuries de pétrole, de médicaments et des coupures d’électricité quotidiennes dans tout le pays. Le pays a été secoué par des manifestations massives, l’état d’urgence a été décrété, et les réseaux sociaux restreints.

En juillet 2022, à la suite de l’occupation par la foule du palais présidentiel, le président démissionna et se réfugia à Singapour. Quelques jours plus tard, le Parlement élisait Ranil Wickremesinghe, alors premier ministre, comme président de la République, en respect de la constitution. Depuis l’élection, le pays connait une accalmie sur le plan politique, mais la situation économique reste compliquée.  La dette du Sri Lanka s’élevait en 2022 à plus de 51 milliards de dollars soit plus de 113% de son PIB. Le Fonds monétaire international (FMI) avait accordé un renflouement de 2,9 milliards de dollars au pays sous condition d’une restructuration de sa dette. Celle-ci, qui s’était affaiblie en 2023, est remontée en 2024.

 

Population totale : 20 328 000 habitants

dont près de 40 % de la population a moins de 25 ans

IDH : 0,782 (élevé - 72e Mondial) (PNUD, 2021)

PIB: 84,3 Mds US$ (2023)

PIB/hab : 3 828,0$ (2023)

Chômage 6,4% (2023)

Inflation : 16,5% (2023)

 

Aujourd’hui, le Sri Lanka doit composer avec des échéances de remboursement exigeantes (4G$ chaque année jusqu’à 2025).

Sous l’impulsion de la nouvelle présidence, le tourisme a été dynamisé et l’inflation a été contenue. Selon la Banque mondiale, la croissance, bien que modeste est de retour et offre de bonnes perspectives économiques pour l’année 2024. Cependant la Banque Mondiale a appelé à réformer en priorité la gestion des finances publiques du pays et à redonner une place plus importante au secteur privé, précisant que les Investissements Directs à l’Étranger (IDE) ne représentent que 1% du PIB. Une loi devrait être discutée dans les prochains mois afin de faciliter et ainsi favoriser les investissements étrangers notamment via le Board of Investment (BOI). Enfin, la Banque Mondiale a préconisé une libéralisation du commerce par des accords de libre-échange, notamment avec la Chine et l’Inde. Selon la Direction générale du Trésor, le pays a connu cette année son premier excédent courant depuis 1977 à hauteur de 1,56 milliards de dollars.

Selon le FMI, la France tenait en 2022 la place de 25e fournisseur du Sri Lanka et celle de 8e client dans les échanges commerciaux. Le Sri Lanka, lui, était le 84e partenaire commercial de la France et tenait la place de 107e client et 74e fournisseur. Les échanges entre la France et le Sri Lanka sont constitués en majorité de matériel de transport et de produits chimiques, notamment pharmaceutiques et cosmétiques pour les exportations. Concernant les importations, elles se composent de textiles, produits d’habillement, de produits manufacturés divers et de produits en caoutchouc et en plastique.

Toutefois, les élections présidentielles prévue en septembre 2024 risquent de changer la donne. Le président sortant, Ranil Wickremesinghe, a perdu en popularité notamment à cause de sa politique fiscale lourde. Son concurrent, favori pour cette élection, est le candidat du parti marxiste. S’il accédait au pouvoir, il pourrait mettre fin à la politique de rigueur conduite par son prédécesseur et il mettrait probablement fin au programme du FMI actuellement en œuvre.

Le Sri Lanka se classe 115e sur 180 pays dans l’indice de perception de la corruption de Transparency International au même titre que la Turquie, les Philippines, le Malawi, l’Indonésie et l’Équateur.

Il a obtenu la note de 34/100, reculant à nouveau de 2 points. Son score est légèrement inférieur à la moyenne régionale qui se situe à 45/100.

Avec un score de 2,8 en 2023, le Sri Lanka se classe en 73e position sur 139 sur l’indice de performance logistique de la Banque Mondiale, à égalité avec l'Argentine, le Monténégro, le Rwanda, la Serbie et les Îles Salomon. Ce score souligne une nette amélioration des infrastructures sri lankaises, mais aussi de la rapidité, du suivi et de la traçabilité, des envois internationaux, même si celui-ci reste bas par rapport à la moyenne mondiale. Ce score n’avait jamais été atteint par le pays, par comparaison il était de 2,2 à la sortie de la guerre civile en 2009.

Enfin, sur le palmarès de la liberté économique, le Sri Lanka se classe 149e sur 184 en 2024, perdant 3 points par rapport à 2023. L'économie du Sri Lanka est considérée comme « réprimée » selon l'indice 2024. « La forte présence de l'État dans l'économie décourage le développement du secteur privé. Le cadre réglementaire est lourd, et l'environnement imprévisible de la politique économique ainsi que l'ingérence de l'État augmentent encore le coût de la conduite des affaires» selon la fondation Héritage.

Dans ce contexte général et à la veille des prochaines élections, les entreprises présente au Sri Lanka doivent être particulièrement étudiées dans le cadre d’un partenariat ou d’un investissement. La bonne gestion de vos risques vous permet des audaces et Risk & Ops peut vous accompagner opérationnellement dans la gestion de ces risques.

 

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